[Vidéo] Quand la Ville de Rennes jette des livres par milliers …

[Vidéo] Quand la Ville de Rennes jette des livres par milliers …

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(Source: Ouest-France)

Merci à Albert (via Twitter) pour l’info. Cette histoire nous fait halluciné. La ville de Rennes a décidé de jeter des milliers livres de ses bibliothèques municipales. Du coup, ces milliers de livres se sont retrouvés à la benne. Les livres étaient apparemment encore en bon état. Cela a fait le bonheur de bibliophiles et différents opportunistes, qui ont en récupéré une bonne partie. Cependant, on peut se poser de nombreuses questions.

Le déchet est une notion subjective et relative. Dans ce cas précis, cela n’aura jamais été aussi vrai mais cela est encore plus choquant lorsqu’il s’agit de biens publics et culturels.

Voir la vidéo (témoignage d’un passant qui a récupéré 500 bouquins dont de nombreuses BD en bonne état):

Lire l’article ici: sur Ouest France

Les questions suscitées sont:
Pourquoi la Ville a décidé de jeter ces livres des bibliothèques? Il semble que la ville a déja donnés à des associations un certain nombre de livres, en amont. Mais la question du pourquoi reste?

[Edit: Nous avons eu une réponse de Chloetsch qui nous indique que c’est une pratique du métier, voir ce qu’est le desherbage et le pillonage, autre lien ici)

– Dans l’article est évoqué le fait de le mettre en décharge des livres censés être en mauvais état. Hors il semble que les livres étaient encore en bon état. Etait ce destiné à la destruction? (pure incinération) ? (brûler les livres restera toujours un traumatisme collectif)

Les livres: des déchets à part? Bien culturel, bien commun… cela a de quoi choqué, surtout qu’à la base les bibliothèques sont censés représenter des lieux de savoir et de partage, le fait que ces livres en provenance d’une collectivité sont mis à la poubelle peut choquer [EDIT] mais cela semble être une pratique des fonds bibliothécaires (voir notion du désherbage).

Résultat d’une prise de décision à la logique facile et économique? Y est mentionné que le coût pour les donner aurait pu être un frein au don? C’est toujours plus simple c’est sûr de mettre tout à la poubelle et ne pas se poser de questions, que de trouver des solutions.

Cela soulève un point important: quand cela est économiquement plus facile de jeter que de recycler, récupérer, n’y a t-il pas là un certain « non-sens » écologique et de plus culturel, ici dans le cadre de livres.

Des alternatives? Dons à des associations d’insertion, à d’autres bibliothèques d’autres collectivités, on aurait pu penser aussi à pourquoi pas une grande vente publique directement dans les bibliothèques concernées, et communiquer là dessus (par exemple: mettre dans un coin tous les bouquins dont on veut se débarasser et les proposer à la vente au kg ou à un prix dérisoire à l’unité).

Et au final, nous semblons découvrir surtout les pratiques d’un métier qui est la gestion de fonds documentaires/bibliothécaires. Maintenant comme tous les déchets, se pose la question de la valorisation? Comme indiqué sur le site du CDI de Rennes, cela pose de nombreux problèmes comptables et juridiques.

Plus d’informations:
– Pratique Le désherbage, « mis au pilon », « pillonage) (merci à Chloetsch)
-Des milliers de livres de bibliothèques jetés à la décharge (18/06/2009) Ouest-France

10 réflexions sur « [Vidéo] Quand la Ville de Rennes jette des livres par milliers … »

  1. Rendons à César… de mon côté, j’avais eu l’info par Brendan 😉

    C’est vrai qu’en tant qu’éditeur cela m’a fait d’autant plus réagir.
    J’ai également posé la question à des collègues éditeurs, savoir s’ils avaient déjà croisés ce type de pratique.

    Personne n’a jamais vu ça.

    Par contre, ce qu’il ressort est que l’alternative la moins coûteuse est de mettre les ouvrages en vente ou en don à la sortie de la bibliothèque.

    Ceci étant, aussi spectaculaire que soit ce fait divers, le gâchis dénoncé ici est sans aucune comparaison avec celui réalisé quotidiennement par les éditeurs qui publient à tout va, sans ce préoccuper réellement de l’empreinte de leurs ouvrages.

  2. Chloestch: merci pour tes infos. en tant que citoyens, nous ne connaissions pas ces pratiques

    Albert: oui en effet, ca pose la question en général de la valorisation.

  3. Je trouve ça fou qu’à l’heure où les collectivités sont particulièrement challengées sur l’environnement, ils aient encore la bêtise de faire ce genre de chose…

  4. Elles sont belles les villes qui investissent dans des produits dits durables et qui à coté agissent de façon complètement irresponsables…

    D’autant que je suis sûre que des tas de gens auraient préféré pouvoir en récupérer quelques uns…

  5. merci de nous faire partager cette info et effectivement il y a de quoi s’interroger et réagir.

    Si j’ai bien compris le « désherbage » il s’agit surtout de renouveler les ouvrages à disposition, mais cela n’implique pas forcément la destruction.

    Il semble qu’il y ait des soucis légaux / don. EH bien alors, pourquoi ne pas vendre à un prix dérisoire ? je suis certaine que l’on peut trouver des associations locales de personnes en réinsertion par exemple qui sont prêtes à s’investir durant un we au sein de la bibliothèque pour revendre les ouvrages…(et des gens pour les acheter, ou des associations).
    Il est juste nécessaire de prendre du recul sur des habitudes et de vouloir y réfléchir 2 secondes en se sentant « responsable » (cela veut dire doté d’une réflexion qui eprmet d’agir différemment)

    C’est notre créneau chez Concierge Durable, de faciliter ce genre de recours à des solutions plus durables, plus responsables grâce à la mutualisation des besoins, aux retours d’expériences des autres, à notre veille.

  6. Il semblerait que vous ne soyez pas au courant de cette pratique régulière en bibliothèque. Il est facile de critiquer une pratique sans en connaitre les raisons. Si les bibliothèques utilisent le pilonage, c’est parce qu’elles ne savent que faire de livres qui n’ont plus d’intêret pour ces lecteurs et non par plaisir de jeter les livres. Si des personnes ont conscience de la valeur de bien culturel d’un livre, il semble bien que ce soit les bibliothècaires les premiers. Faisant partie de ce milieu, je peux vous assurer que les bibliothècaires n’ont pas le temps d’organiser des ventes, ni la place ( si elles désherbent, c’est pour en retrouver..) et que bon nombre d’associations refusent désormais les livres, à force d’en avoir trop, c’est le cas dans ma région.
    Je pense donc qu’avant de critiquer les pratiques des bibliothèques, il faut commencer à respecter les bibliothècaires en eux-mêmes et éviter de lancer une polémique sur un métier auquel plus personne ne s’intéresse, ce qui est bien dommage !

    PS: bien que cela ait été publié en 2009, il me semble toujours pertinent de réagir.

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