Entretien avec La Voix du Nord: Le développement durable va plus loin que l’écologie

Hazebrouck, ville durable? (Source: De Bootje Gazette)

Lors de la semaine du Développement Durable 2009, nous avons eu l’occasion de nous impliquer localement et ce fut une expérience intéressante.Nous avons tenté de sensibiliser et essayer de partager avec un certain nombre de nos concitoyens sur les problématiques écologiques et de développement durable et tout particulièrement la problématique déchets.

Nous avons pu rencontrer des acteurs avec des initiatives intéressantes comme la récupération de palettes par l’association Trait d’Union ou encore la récupération d’huiles usagées (de nos chères friteries du Nord) par Gecco. Cela a pu mettre en évidence la nécessité de gérer nos déchets autrement et notamment à travers l’ouverture d’une recyclerie ressourcerie locale. Bravo à la ville d’Hazebrouck pour cette première participation à la Semaine du Développement Durable, impulsé par le groupe local des Amis de la Terre.

Bref, revenons à nos moutons, nous nous sommes entretenus avec la presse locale et ce ne fut pas inintéressant. La journaliste de la Voix du Nord a fait nous semble t-il une bonne synthèse de nos propos (et elle en avait du grain à moudre, car quand il s’agit de parler de développement durable, nous ne savons plus nous arrêter: vous noterez les […] entre les phrases).

Les questions du journaliste nous ont autant interpellés, tant elle reflète l’opinion sur l’écologie et le développement durable. De même, il est tout aussi intéressant de savoir ce que la journaliste a retenu pour son article. Il y avait tellement d’informations.

D’ailleurs, le titre retenu pour son article résume à lui le fond de notre pensée: « le développement durable va plus loin que l’écologie » (voir notre guide qui explique notre vision du développement durable).

Extraits de notre entretien avec la Voix du Nord: « Une société prône le développement durable ».

Est-ce votre première participation à la semaine du développement durable ?
« Nous y participons depuis la création (en 2006) de notre entreprise, mais au niveau national. C’est la première fois qu’Hazebrouck l’organise.

Pour vous, quel est le principal intérêt de l’événement ?
« Cette semaine a vocation à sensibiliser au développement durable le public mais aussi les associations ou les entreprises. »

Pour votre société, est-ce une manière de faire de la publicité ?
« C’est naturel d’y participer car notre coeur d’activité est de proposer des produits plus écologiques. Mais j’y participe à titre individuel, en tant que citoyen. Ce n’est pas pour faire de la promotion car Hazebrouck n’est pas notre public. »

Lors de la conférence, jeudi, vous aborderez la problématique de la récupération des cartons. Quels sont les points que vous souhaitez développer ?

« La conférence porte sur notre expérience de la valorisation des cartons. Nous faisons de la vente à distance, nous avons donc besoin de cartons pour emballer et envoyer les colis. Nous avons tenté d’en récupérer localement. Mais, avec l’augmentation de notre activité, nous n’avons plus le temps. Nous préférerions payer quelqu’un pour le faire à notre place. Tout le monde pourrait y gagner : les industries payent pour qu’on leur enlève leur déchets et nous, nous en avons besoin. Il faudrait mettre en place un réseau au niveau local. Nous voulons faire une étude de faisabilité et voir si des acteurs seraient intéressés pour y participer. Pour l’instant, nous achetons du carton recyclé pour combler le manque. Mais la récupération est mieux car le recyclage entraîne des processus de traitement. (…) Lors de la conférence, il sera intéressant de réfléchir, en tant que citoyen, aux autres déchets que l’on peut valoriser, le compost par exemple. (…) La notion importante, c’est que les déchets sont subjectifs : ce qui est un déchet pour vous, ne l’est pas forcément pour moi. »

Que répondez-vous aux personnes qui jugent que des événements comme la semaine du développement durable visent à culpabiliser les consommateurs ?

« Cela dépend du discours. Certains sont extrémistes. Il faut aller au-delà des paroles moralisatrices. Je préfère parler de démarche de progrès : essayer de s’améliorer en fonction des contraintes que l’on a. »

Le terme de développement durable est assez fourre-tout. Comment le définissez-vous ?

« Nous avons réalisé un guide à ce sujet. Le développement durable va plus loin que l’écologie, car il repose sur trois piliers : l’économie, l’écologie et le social. Il doit exister une harmonie, un équilibre entre eux. Cela nécessite une bonne gouvernance et un processus de démocratie, de manière à ce qu’un discours n’écrase pas les deux autres. Le développement durable, c’est une question de savoir vivre ensemble. On peut y entrer par l’un de ses trois piliers, le social par exemple. Une expérience a été faite dans des HLM où les gens jetaient des déchets par les fenêtres. Les parcelles de terre en dessous ont été données aux enfants pour qu’ils en fassent des jardins, ils ont alors sensibilisé leurs parents à l’environnement. Les solutions écologiques ne sont pas forcément chères. Il y a de nombreuses pistes de réflexion. »

Propos recueilli par Marie Sanjana de la Voix du Nord auprès de David, Hazebrouck, Edition du 31/03/2009.

Nous trouvions les questions assez intéressantes car elle reflète quelque part les « opinions » sur les questions d’écologie et de développement durable: un truc fourre-tout et moralisateur (rappelant évidemment la bande-dessinée « han! c’est pas bien » de Mr Patate). Qu’est ce que cela veut dire? Qu’il y a encore du boulot sur la planche!