Nous trouvions cette réflexion intéresante d’Ariel Wizman (Philosophe, journaliste) dans « Etre de son temps » – relation aux objets et gratuité.
La consommation a cette caractéristique qu’elle est payante, elle comporte donc une certaine implication dans l’objet. Par cet engagement économique, l’objet est sommé de nous rendre quelque chose. On est tenu par là de le connaître un minimum. Bien sûr, on peut acheter un livre sans en lire une ligne. Mais quelqu’un qui achète un livre ou un disque se sent d’une certaine manière lié à ce livre ou à ce disque.
Maintenant, l’emballement du système de consommation fait qu’on accède à une sorte de lente dérive vers la gratuité. Economique et intellectuelle. Gratuité de tout qui ne facilite d’ailleurs la vie de personne. Un certain nombre de choses se révèlent gratuites, ou moins chères, ou à prix cassés, ou discount. Au passage, on s’aperçoit que les gens ont les mêmes difficultés matérielles et les mêmes frustrations intellectuelles.
Surtout, ce gratuit-là revient à un système d’accumulation primitive, un avoir pur, vidé complètement de son sens, vidé d’un vrai rapport substantiel aux choses…
Oui obtenir un objet acquis gratuitement n’a pas la même valeur qu’un objet acheté. Facilement acquis, facilement, jeté aussi facilement! Même logique avec l’argent, « argent facile, dépense facile », « argent obtenu difficilement », « dépense rigoureuse », une consommation sans sens…
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