Grand coup de gueule contre la loi du renseignement qui va permettre de surveiller en permanence l’utilisation d’internet des citoyens (emails, historique de navigation, etc) … c’est l’ouverture de la boite de Pandore, ou la technique du pied dans la porte, d’autant plus choquant qu’en gros c’est carte blanche aux services de renseignement (en gros aucun contre-pouvoir ou contrôle).
Votre vie sexuelle, les sites où vous allez, les emails que vous envoyez, … on pourra savoir beaucoup de choses sur vous grâce à cette loi qui en gros donne carte blanche aux renseignements pour surveiller faits et gestes sur Internet.
Surtout une loi votée dans l’urgence au nom de la lutte du terrorisme et plus discrètement élargis à des thématiques encore plus vagues que « les intérêts scientifiques, économiques et de politique étrangère », et la prévention « des atteintes à la forme républicaine des institutions », autant dire c’est très large!
Ca rappelle un peu le Patriot Act américain ou si vous êtes fan de Star Wars, la période noire où le chancelier fait voter une loi qui lui donne les pleins pouvoirs pour lutter contre un ennemi dont il est en fait le chef.
C’est toucher à nos valeurs de liberté et de démocratie, sans parler de la réelle efficacité d’une telle démarche. C’est la fin de la vie privée sur Internet et un nouvel ère d’Etat policier.
Je reprendrais la citation suivante de l’opposant Russ Feingold qui s’est opposé au Patriot Act qui explique les avantages et inconvénients d’une telle surveillance:
«Bien sûr, il n’y a pas de doute que si nous vivions dans un état policier, il serait plus simple d’attraper des terroristes. Si nous vivions dans un pays qui permettait à la police de fouiller votre domicile n’importe quand et pour n’importe quelle raison; si nous vivions dans un pays qui autorisait son gouvernement à ouvrir votre courrier, écouter vos conversations téléphoniques ou intercepter vos emails, […] alors le gouvernement découvrirait et arrêterait sans doute plus de terroristes. Mais ce ne serait probablement pas un pays où j’aurais envie de vivre. (traduction par Slate.fr)
Texte d’origine en anglais (source:ici)
Of course, there is no doubt that if we lived in a police state, it would be easier to catch terrorists. If we lived in a country that allowed the police to search your home at any time for any reason; if we lived in a country that allowed the government to open your mail, eavesdrop on your phone conversations, or intercept your email communications; if we lived in a country that allowed the government to hold people in jail indefinitely based on what they write or think, or based on mere suspicion that they are up to no good, then the government would no doubt discover and arrest more terrorists. But that probably would not be a country in which we would want to live.
De plus aucune limite de temps n’est donné… imaginez si ce pouvoir se retrouve aux services d’élus à leur profit personnel pour trouver des informations sur leurs opposants, etc... ou tout simplement qu’une faille informatique permette à des tiers d’accéder à ces informations, ou qu’un Etat étranger/voir des terroristes piratent ce système de surveillance à leurs profits! Bref n’ouvrons pas cette boite de Pandore, qui risque de se retourner contre nous!
Bref, on imagine également que la loi puisse vivre d’elle même en ayant les services de renseignement à son service, en s’intéressant à tous ceux qui s’opposent à cette loi pour mieux les museler!
Je finirais par la citatin d’Henri Leclerc: Une société entièrement sûre est un rêve de dictature, « Les cimetières sont les seuls endroits où la sécurité est absolue. »