Des entreprises malhonnêtes (épisode 2): attention jeunes créateurs d’entreprise aux escrocs

Suite de nos épisodes avec ces tentatives d’escroquerie d’entrepreneurs véreux… nous vous avions promis une histoire intéressante la voici ou « comment nous avons fait le fruit d’une tentative d’escroquerie heureusement déjouée! ». Cela semble viser en particulier les jeunes créateurs d’entreprise, alors jeunes entrepreneurs, méfiez-vous…

Un jour, nous recevons un coup de fil intriguant à propos d’un service de parution dans un annuaire probablement fictif. Au fil de la discussion, de nombreuses incohérences apparaissent et au final la supercherie est déjouée et confirmée par d’autres entrepreneurs.

A la pêche au client « pigeon »?
D’abord, la personne semble se tromper d’interlocuteur. Elle ne nous connait pas apparemment puisqu’elle demande mon associée par le titre de « Monsieur »… c’est assez courant dans la télévente ou le télémarketing de se tromper car les bases de données sont parfois très mal renseignées. Bref un appel au hasard, je n’apprécie pas vraiment. C’est excusable mais bon c’est déja un mauvais point pour l’interlocutrice. Il semble qu’en tant que créateur d’entreprise, nous sommes enregistrés dans un fichier de données de créateurs d’entreprises qui est probablement revendu par l’INSEE ou un autre organisme à des tiers.

Un semblant de compassion
Elle se réfère ensuite à un appel passé concernant un encart publicitaire dont nous ne souvenons ni mon associée ni moi. Parait-il à cette période, comme nous venions de créer notre entreprise, nous n’avions pas beaucoup de budget disponible. Cela parait logique pour une jeune entreprise… sauf que nous avons une bonne mémoire et lorsque je lui demande qui elle a eu et quand, elle ne sait me répondre, hésitante, elle me dit probablement mon associée.

L’appât d’un pseudo-gain
Et là, l’interlocutrice nous annonce qu’après avoir consulté sa direction, elle nous fait cadeau d’un encart publicitaire dans un guide des services professionnels qui parait dans notre ville et ses environs d’une valeur de 3000 €. Etonné, je lui fais part que je ne peux considérer cela comme un cadeau car je n’ai rien demandé à l’origine. Elle réinsiste sur la valeur offerte en réinsistant bien que c’est une fleur accordée gracieusement d’une valeur de « 3000 € » (qui bien sûr font quand même réfléchir). Dans la vie, rien n’est jamais gratuit.

Identité floue
Je lui demande quelle société elle représente (genre nom, adresse, SIRET), elle me dit que toutes ces informations seront dans le fax qu’elle va m’envoyée. Bref, pas vraiment causant sur la société dont elle fait partie. Très mauvais point. C’est toujours bien de savoir à qui on s’adresse.

Un pseudo-guide
Voulant savoir ce que représentait ce guide, je lui demande des informations sur le guide. Elle me répond que c »est un guide des services professionnels publié dans la ville où nous sommes situé édité 8 fois par an. N’ayant jamais entendu parler de ce guide, je lui réponds que je n’ai jamais entendu parlé de ce guide. Elle me répond que c’est la première fois qu’il va être publié. Bref, un guide « inconnu », édité 8 fois par an (alors que les guides en général sont publiés en général 1 fois par an)… nouveau sur la région… bizarre.

Des frais cachés
Je lui demande comment cela marche concernant la parution dans son annuaire. L’encart publicitaire est « gratuit » sauf qu’il faut participer aux frais de distribution du dudit guide…

Insistance sur l »urgence
Devant son insistance, je lui demande d’envoyer sa proposition et que je prendrai le temps de l’étudier. Elle me dit que l’offre est limitée dans le temps, l’impression va être lancé la semaine d’après et qu’il me faut renvoyer la réponse par fax le plus rapidement possible. D’ailleurs, mon interlocutrice s’excuse de me contacter aussi tardivement. Pour donner de la credibilité à sa proposition, elle me dit même qu’un coursier sera envoyé pour venir récupérer l’encart publicitaire avec le logo et le tampon de l’entreprise (qui selon elle suffise).

Fax: arme ultime
Finalement, je lui demande d’envoyer sa proposition. N’ayant pas de fax, je lui demande alors si elle peut me l’envoyer par courrier ou par email. Elle me dit que comme c’est urgent, le fax permettra d’aller plus vite et qu’elle ne fonctionne que par fax. N’ayant pas de fax, elle me demande le numéro de fax d’un commerçant situé dans notre rue. Ne pouvant répondre à sa question, je lui propose d’envoyer cela éventuellement à la boutique de gestion. Panique à bord? Elle me demande qu’est ce que la boutique de gestion et préfère chercher elle même un commerçant disposant d’un fax où je pourrais venir récupérer sa proposition.

Bizarre quand même… tout cela. Elle me dit qu’elle me rappellera dans 5 minutes.

Elle ne m’a jamais rappelé.

D’autres entrepreneurs victimes de ces pratiques malhonnêtes
Fin de l’appel… quelques jours passent. Nous recevons d’une autre entreprise un courrier qui promet l’inscription dans un pseudo-guide moyennant une certaine somme. En tapant le nom de l’entreprise en question, nous sommes tombés sur un forum qui dénonce les pratiques de ces entreprises à la limite de la légalité où l’on a retrouvé les techniques citées ci-dessus (voir pires) pour arnaquer de nombreux jeunes entrepreneurs.

La suite dans un autre billet.